Mobilité douce et sécurité : à quand un véritable plan concerté ?, par Cathy Collard, conseillère communale
07/10/2020 14:00
Monsieur le Bourgmestre,
Conformément aux dispositions du code de la démocratie locale et du règlement d’ordre intérieur de notre Conseil, je vous prie de bien vouloir inscrire à l’ordre du jour du prochain Conseil communal le point suivant :
Mobilité douce et sécurité : à quand un véritable plan concerté ?
Monsieur le Bourgmestre,
Chers Collègues,
Réchauffement climatique, engorgement des villes, nuisances sonores, pandémie et économie en crise ont incité de nombreuses villes européennes à mettre en place un plan de mobilité douce ou des pans entiers sont désormais réservés aux cyclistes et piétons.
Namur n’échappe pas à la règle et doit afficher des objectifs précis pour réduire le trafic automobile. Il s’agit en l’occurrence de transférer une partie des déplacements effectués en voiture particulière vers les transports en commun et les mobilités actives - marche, vélo, rollers, etc. Il est souhaitable de créer un maillage sur l’ensemble de la ville et des connexions avec les villages voisins.
« Faites des pistes et vous aurez des cyclistes »
Cet adage se vérifie dans bon nombre de villes pour permettre à sa population de respecter la distance sociale, tout en continuant à vivre.
Quelques notes de bonnes intentions sont reprises dans votre PST concernant la mobilité douce, pas de réel budget attribué, une espérance de divers subsides et le besoin d’études extérieures.
Il existe encore à Namur beaucoup trop de freins pour favoriser les déplacements actifs, il faut assurer la sécurité et la convivialité. L’environnement dans lequel ont à se déplacer les enfants ne leur permet pas souvent de le faire de façon sécuritaire ; peu importe qu’ils vivent en milieu urbain ou à la campagne, ils doivent souvent longer ou traverser des voies à fort débit de circulation. Il faut réaliser des aménagements physiques adéquats, soit des mesures d’apaisement de la circulation, doivent être en place pour leur permettre de cheminer en toute sécurité. Ces aménagements doivent être conçus de manière à ce que la configuration de la rue dicte le comportement des conducteurs, principalement leur vitesse, en fonction du milieu qu’ils traversent.
Il y a beaucoup trop d’insuffisance et de discontinuités des aménagements cyclables sécurisés, les ruptures de pistes cyclables présentes en de nombreux endroits, engendrent un sentiment d’insécurité et entravent les déplacements, les routes en mauvais états.
Il y a aussi les vols de vélos qui sont souvent dus à un nombre de places de stationnement sécurisées insuffisant, aux abords des pôles d’échanges par exemple. Ce plan doit s’inscrire dans une démarche de concertation intersectorielle évoluant avec l’apport des intervenants et décideurs des secteurs du transport, de la santé, de l’enseignement, de l’associatif, de la ville, de la province et des citoyens.
La ville a acquis des vélos électriques pour ses agents, cela est bien, mais il serait aussi intéressant, comme dans de nombreuses autres villes, d’acquérir des vélos électriques pour les citoyens (en permettant aux citoyens de se déplacer autrement qu’en voiture, on améliore leur pouvoir d’achat), pour les étudiants, les pensionnés, les ASBL, les Associations, les entreprises. Les jeunes sont de plus en plus urbains et savent que c’est dans la ville que les choses se passent. Il faut redensifier la ville car plus on habite les villes, moins il y a de place pour les voitures.
Pour bon nombre de travailleurs, de familles mono parentales, d’étudiants, de pensionnés bénéficiant de petits revenus, ils n’ont d’autre moyen de locomotion que les transports en commun. En temps normal, certains trajets sont déjà problématiques car le territoire namurois est assez hétérogène au niveau de l’offre de transport : certaines localités étant peu desservies par les bus. Je pense par exemple aux aides ménagères, aux travailleurs des titres service qui ne peuvent pas toujours effectuer leurs prestations simplement parce que le travailleur ne peut pas se rendre au domicile de la personne.
Le coût mensuel de location dans les agences namuroises est très élevé : environ 80 euros, sans compter les frais annexes (assurance, achat d’un casque…), cela reste inaccessible pour les petits revenus, les étudiants qui paient leur étude, les familles mono parentales, les pensionnés…
Le plan de mobilité douce doit intégrer le déploiement de plans de mobilités scolaires, afin de diminuer le trafic automobile aux abords des écoles, d’améliorer la sécurité des enfants et d’inculquer de nouvelles habitudes de déplacements pérennes. Il jouera sur l’attractivité des villes, car le vélo ou vélo électrique permet de libérer des espaces publics précieux au cœur des villes et améliore la qualité de vie en diminuant la congestion et en dynamisant le commerce de proximité.
Il permettra l’accès à la mobilité pour tous à moindre coût, les vélos à assistance électrique permettent de réduire les difficultés liées au relief, à la distance et à la condition physique, les vélos cargos sont une alternative à l’utilisation de véhicules utilitaires légers en centre-ville et ouvrent de nouvelles possibilités en matière de logistique urbaine, les vélos adaptés peuvent être des aides à la mobilité des personnes handicapées…
Il favorisera également la création d’emplois, le cyclotourisme et les entreprises innovantes proposant des services en lien avec le vélo comme la logistique urbaine, les activités touristiques, les vélos en libre-service, l’entretien… constituent des viviers d’emplois.
Un plan de mobilité douce en concertation avec les différents secteurs, est-il à l’ordre du jour ?
Si oui, quelles en sont les avancées ?
Je vous remercie.
Cathy COLLARD, Conseillère communale